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Il est vrai que mon tort fut dans un premier
temps de vouloir aller à l’encontre de ma boulimie productive et de
céder à la raison en essayant de faire des choix et de recadrer
l’ensemble de mes productions, mais plus
je me restreignais et plus cette soif de
produire et de découvrir me reprenait et j’ai compris qu’elle faisait
partie intégrante d’un processus inhérent à mon travail.
À l’instar de
Joël Hubaut qui se dit « grossiste en art », je joue sur toutes sortes
de medias et d’hybridations. Pour lui le choix de « ne pas faire de
choix » reste sa finalité, il parle d’un processus épidémique,
contaminant. Je souhaite éprouver l’accidentel et l’imprévisible
provoquer des rencontres improbables, faire des mélanges de style et
jouer d’éléments hétérogènes, en m’aventurant dans de nouvelles
expériences où tout est à recommencer, à découvrir.
Je n’utilise pas
de caméra, mais une fonction vidéo de mon appareil photo numérique.
j’expérimente et j’apprends ce que l’outil vidéo va me donner et me
permettre comme nouvelle expression. Ce qui me plait ce sont les petites
séquences, les bribes à couper ou relier les fragments d’une nouvelle
peau, ceux de la pellicule filmique.
« Vidéos contacts » 2007
Mes vidéos contacts sont
pour moi un travail récent qui perdure dans la volonté à vouloir
susciter l’autre. Dans cet interstice de l’optique, haptique, je frôle
les limites, au bord de la transgression. Jean Luc Nancy évoque dans le
fond des images
le toucher l’autre, le toucher sans tact.
Ce qui touche c’est
quelque chose d’une intimité qui se pose à la surface. L’image extrait
quelque chose, une intimité une force.
L’image devient tactile
et suscite les sens. La peau rencontre la matière, mais au-delà de
l’aspectuel c’est cette présence qui sort du fond de l’image qu’elle
soit fixe ou, en mouvement, je cherche à donner manière de présence,
manière et matière de présence.
Ces images mouvements
seront par la suite promises à de nouvelles intégrations dans mes
peintures.
Jean-Luc Nancy, Au fond des images, éditions Galilée, 2003
Paris,
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